Mercredi 16 et jeudi 17 novembre dernier se tenait la seconde édition du Paris Open Source Summit, aux Docks de Paris. Une fois n’est pas coutume, nous sommes allés assister pour vous à la plénière Society !
Avec Paul Richardet en MC, cette thématique Society – comprendre « la technologie pour les gens » – aurait mérité d’avoir un peu plus de public. Tant pis pour les absents, nous avions plus de place dans les gradins et avons ainsi pu assister au plus près à la quinzaine de présentations qui traitaient des réponses apportées par l’open source aux problèmes de notre société.
Accessibilité, smart cities, gestion de crise, innovation, blockchain, données personnelles, droit, …pendant tout l’après-midi, près d’une trentaine d’acteurs du monde de l’open source et de l’innovation se sont relayés pour parler de problématiques qui, finalement, nous concernent tous.
« Le libre et l’open source ont gagné mais on ne le sait pas encore »
C’est La Fabrique des Mobilités, programme d’accélération dédié aux projets de transports et mobilités, qui a inauguré cette plénière. Se définissant comme une « usine à OS qui produit de nouvelles ressources » et émanant de l’ADEME, la Fabrique de Mobilités fonctionne sur le partage de connaissance pour que les acteurs du transport s’approprient l’open source. Elle met aussi l’accent sur l’open hardware, tout cela, bien évidemment, dans le but d’améliorer les transports en commun.

Global Goals – Une campagne pour défendre et médiatiser les grands objectifs mondiaux établis par l’ONU, organisée par Project Everyone.
L’open hardware faisait également partie des initiatives mises en avant los du POC 21 qui a eu lieu au printemps dernier, en parallèle de la COP 21 de Paris. Benjamin Tincq, de Oui Share, coproducteur du projet COP 21, second intervenant de l’après-midi, est d’ailleurs revenu sur cet événement collaboratif bien particulier. Pour lui, aujourd’hui, il existe une véritable volonté de mettre la technologie au cœur des réponses apportées aux problématiques d’intérêt général et sociétal.
C’est d’ailleurs pour cela que de nombreuses innovations « ouvertes » sont en train de se développer. Il a ainsi évoqué la Wiki House, une maison « open source » dont les plans sont sous licence Creative Commons, ou encore le Fair Cap, un bouchon de bouteille universel qui agit comme un filtre à eau, vendu à 1€ et créé en mode collaboratif et open source, ou les déjà fameuses prothèses open source que l’on peut imprimer en 3D.
Même les ONG s’intéressent au concept « open », comme le Global Humanitarian Lab dont l’objectif est de créer un partenariat pour fabriquer, incuber et accélérer les innovations qui répondent aux besoins humanitaires.
L’humanitaire, d’ailleurs, sujet de prédilection pour l’intervenant suivant, Gaël Musquet (que l’on connait bien ici), qui présentait un rapide retour sur l’opération Caribe Wave de l’année dernière (plus d’infos sur le projet sur le blog de Synaltic) et défendait l’intérêt de l’hacktivisme citoyen et ouvert pour aider les populations lors de catastrophes naturelles.
« Nous serons tous un jour des réfugiés », disait-il, « préparons-nous mieux », avant d’ajouter « à l’heure du big data, toutes les données que nous possédons ne servent à rien si l’on arrive pas à s’en servir pour donner l’alerte en cas de danger », faisant référence à l’appli gouvernementale un peu « foireuse » déployée suite aux attentats de Paris de 2015.
Les mille et une possibilités du modèle open
Est ensuite intervenue Primavera de Filippi, chercheuse au CNRS (CERSA) et professeure associée à la Harvard Law School. Engagée dans la promotion de la culture libre et de l’open data, elle est venue présenter lors de cette plénière la blockchain. Au-delà du monde de la finance, nous expliquait-elle, la blockchain peut avoir un impact sur de nombreux autres domaines. Basée sur le concept de preuve plutôt que sur la confiance (regardez cette vidéo pour mieux comprendre), la blockchain appliquée au monde de la culture pourrait permettre, par exemple, à un artiste de créer des copies numériques uniques de ses œuvres et de les transférer à ses acheteurs sans risquer de les voir être illégalement copiées et revendues.
Au final, concluait-elle, la crise financière de 2008 aura au moins eu cet effet positif que de voir émerger cette belle technologie.
Droit, agriculture, santé, culture, démocratie, urbanisme, les domaines où le modèle ouvert a un impact aujourd’hui s’étendent un peu plus chaque jour. Open Law, Open Democracy Now, Savoirs Communs, Wikimedia n’en sont d’ailleurs que quelques représentants qui sont venus s’exprimer lors du Paris Open Source Summit.
Cette plénière Society offrait un panorama intéressant du chemin parcouru et de la place de plus en plus grande qu’occupe le modèle « ouvert » dans la résolution des questions de société. Parce que l’ouverture va aujourd’hui bien au-delà des logiciels sur nos ordinateurs, un « modèle ouvert » et collaboratif est applicable à de nombreux pans de notre société, habituellement traités par des initiatives fermées et/ou marchandes.
Il était temps !
Blog du Paris Open Source Summit
PS : Pendant la plénière, Cozy Cloud et la Framasoft sont venus présenter l’ouvrage collectif « Numérique : reprendre le contrôle ». Vous pouvez l’acheter en version papier (8€) ou le télécharger en PDF ou .epub gratuitement en suivant ce lien !
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